A Casa
Questionnaire déco à #CasaMarchi !
Comment ai-je imaginé ma maison sur la première colline au sud de Florence ? Comment construire une décoration cohérente et ne pas paniquer devant la montagne de choix ? Comment avoir un lieu qui nous ressemble sans emprunter trop de “codes” déco, vus et revus ? J’avais envie de profiter des photos que mon photographe Alex Dani a fait durant le shooting du portrait de mon livre, pour répondre à des questions qui reviennent tout le temps quand on discute de #CasaMarchi sur les réseaux sociaux.
Attention, je ne suis pas là pour donner une leçon magistrale en terme de déco mais plutôt pour partager le parcours qui m’a permis d’affirmer mes goûts et une certaine vision de la maison. Comme pour le style vestimentaire, on fait des erreurs, on réfléchit mieux et on avance…
A presto,
Alice
Comment as-tu trouvé la maison ?
On a cherché presque 3 ans en tout, visité des truc immenses, des trucs tout sombres, craqué pour une maison avec une vue démente sur Florence, changé d’avis devant le notaire … puis finalement, j’ai visité celle là avec ma belle-mère. Je ne peux pas parler de coup de foudre mais plutôt d’une vague incroyable de sérénité. La vue bien sûr, mais aussi la chaleur que dégageait la maison, les détails charmants comme les arches, sa taille parfaite (grande mais on profite de toutes les pièces tout le temps), le jardin conséquent sans être ingérable. On ne voulait pas de propriété avec un terrain d’oliviers par exemple.
Est-ce que tu savais ce que tu voulais pour la déco ?
NON ! Je suis partie d’une feuille totalement blanche et de nos meubles qui par contre nous plaisaient beaucoup. Certains reçus comme cadeau de mariage, d’autres neutres qui pouvaient jouer les caméléons dans des pièces différentes. Dès le départ, il y avait des blancs, des beiges, des touches dorées, du bois, de la transparence. ça c’était ma base. La palette de couleur, elle est vraiment venue de la vue que l’on a depuis la maison, sur ce bourg antique qui est vert, terre cuite et jaune. J’aime bien l’idée d’une continuité avec le paysage.
Comment as-tu construit ta déco ?
Pour chaque pièce je suis partie d’une image, d’un détail qui faisait tilt. Sans ça, impossible d’avancer pour moi, j’étais bloquée. Pour la cuisine, je voulais une verrière et j’avais trouvé une image de cuisine verte sauge dans la maison à Montmartre de “My Little Paris”. Pour notre chambre, c’est une peinture de la Versilia (là où nous allons à la mer) avec des roses, des gris, des bleus qui annoncent un orage. Pour Leone, on est reparti de sa toute première chambre (ambiance “boutique hôtel à Rio!”) et on a décliné. Chez Bianca, j’ai flashé sur un demi-mur de couleur rose passé dans une photo de boutique Bon Point. Pour ma salle de bain, j’avais craqué sur un papier peint fleuri dans un hôtel et j’ai retrouvé la référence etc. J’ai constitué un dossier avec pleins d’images aussi qui me plaisaient (parfois une couleur, l’aménagement d’un espace, un meuble, des matières …) et j’allais me replonger dans ces “archives” persos quand je bloquais.
Où as-tu trouvé de nouvelles idées ?
À la base, je n’y connais rien, j’ai donc regardé Pinterest en cherchant des thèmes précis, acheté des tonnes de magazine, visité des showrooms, cherché sur The Socialite Family ou AD Magazine. Souvent je trouvais 1 seule petite chose qui me plaisait, et c’était suffisant pour me faire rebondir sur autre chose. À aucun moment par contre je n’avais envie de copier une idée telle que je la voyais, je la re-passais à la moulinette Marchi et je me posais toujours une question simple : est-ce que ma nouvelle idée me plaisait profondément ou est ce que je l’avais vu de partout et l’avait ancré comme un code obligatoire ? Pour vous donner un exemple, j’étais traumatisée à l’idée d’acheter mon enfilade en bois nordique car je trouvais ça un peu cliché avec la table Saarinen et nos chaises. Mais finalement j’étais tellement amoureuse du bois que je l’ai personnalisé avec nos objets et je l’adore.
Avais-tu déjà fait des travaux avant ?
Absolument pas. Je n’avais jamais repeint un mur et j’ai été propulsée dans un univers totalement inconnu. J’ai trouvé ça très stressant. Ma grande chance, ça a été les ouvriers parfaits choisis par ma belle-mère, et cette dernière sur la partie du gros oeuvre. Par contre, c’était beaucoup plus tendu sur la partie “visible” de la maison, toute l’archi d’intérieur car je me suis rendue compte que j’avais des goûts bien précis (ce que je ne savais pas !) et que je n’allais pas toujours dans le sens du “bon goût” italien. Tensions !!
As-tu fait des choix conditionnés par les enfants ?
On a rien de vraiment précieux, à part la table en marbre et mon canapé jaune togo. Je passe mon temps à dire “avez-vous les mains propres ?” car la maison est très blanche (!). On a préféré mettre le paquet sur les matériaux de base comme la terre cuite au sol qui vient de l’Impruneta, les fenêtres et les poignées de porte…
Qui a choisi les éléments ?
La question du style c’était vraiment moi mais mon mari a été précieux sur certaines décisions, notamment pour le Terrazzo de la cuisine avec lequel je bassinais tout le monde et que j’ai failli annuler car on me faisait douter ! Il m’a poussé et dieu merci car c’est un de mes détails préférés. Il faut toujours s’écouter car c’est nous qui vivons dans la maison après … Faire plaisir aux autres n’a absolument aucun intérêt.
Pourquoi n’y a-t-il pas de cadre aux murs ?
La grande question ! Déjà parce que la vraie star c’est la nature, et que chaque fenêtre est un petit tableau. Et puis j’ai besoin d’un calme visuel pour m’apaiser avec nos vies à cent à l’heure, m’inciter à ralentir plutôt que le contraire. Mais je vous rassure, on va finir par mettre des cadres aux murs…
Est-ce que la maison est facile à vivre ?
Très ! ça c’est grâce à ma belle mère, à Andrea, qui ont l’esprit pratique et ont pensé à la circulation. J’adore que l’on ait une grande maison mais que l’on profite tout le temps de chaque recoin.
De quoi es-tu la plus fière ?
De n’avoir rien jeté, d’avoir donné une nouvelle vie à la librairie IKEA géante qui est parti chez Leone, au buffet d’inspiration nordique qui est parti chez Bianca. Et puis j’adore que l’on ait pris notre temps pour choisir des pièces que l’on adore, que l’on ait chiné ensemble avec Andrea, qu’il m’ait poussé pour la paire de fauteuils à Arezzo ou que j’aie craqué sur la table de ferme de la cuisine des mois après l’emménagement (on mangeait donc en attendant sur une table microscopique).
Regrettes-tu un choix ?
Un seul. Je voulais mettre de la terre cuite dans la dépendance (à la base une chambre, devenue mon bureau) et je voulais la prendre en forme de tomettes. J’ai renoncé à cause du prix mais zut, qu’est-ce que ça aurait été beau !
La pièce où tu passes le plus de temps ?
Ma cuisine merveilleuse, sorte de tour de contrôle de la maison ! La verrière permet de voir la salle de jeu des enfants, la family room avec la télé, une grande partie du jardin … On a travaillé avec Riccardo Barthel sur les plans et on a tout fait réaliser par nos ouvriers. C’est génial d’avoir une cuisine avec un “back office”, des plans de travail géants et un piano pour cuisiner. Et puis cette vue quand je coupe mes courgettes… Cette cuisine a vraiment transformé la maison.
As-tu déménagé dans une maison “finie” ?
Absolument pas, au grand dam de mon mari. J’avais besoin de temps pour vivre chaque pièce, savoir de quoi j’avais envie, comment fonctionnait l’espace. Techniquement, c’est encore un peu spartiate car j’aime vraiment bien la sensation de vide, mais on avance étape par étape.
Quel conseil t’a été précieux ?
- Je ne sais plus qui m’a dit ça mais j’ai aimé l’idée de penser une déco où “tout va avec tout”. Techniquement, je pourrais mettre mes meubles de jardin dans le salon, la banquette de ma chambre dans une autre, … Il y a une cohérence au global.
- Je me suis servie aussi de l’idée d’avoir une planche (physique ou dans ma tête) de couleurs et de matières. C’est utile même pour choisir une lampe, car si tu hésites entre deux, tu réfléchis à ta planche et tu tranches plus facilement.
- Enfin, il faut savoir dire NON, quand les ouvriers ou l’architecte défendent un point de vue qui ne te va pas. La maison, c’est la tienne !
Par Ali
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