BOBINE
BOBINE #1 Tirer le fil de soi
Bienvenue <3
Chères lectrices (et quelques lecteurs qui traînent quand même :-)),
Depuis plus d’un an, j’ai une petite chronique perso très brève dans un canal de diffusion sur Instagram. Vous l’avez peut-être manqué (elle est là!) car Instagram a l’art de nous sortir de nouvelles options du chapeau toutes les 3 minutes (j’imagine toujours 5 types insupportables en train de se bidonner en haut de la tour Insta avec comme seul KPI de fin d’année « dare noia » le plus possible aux utilisateurs, c’est-à-dire simplement nous faire ch***).
En attendant, j’ai pris énormément de plaisir à écrire de manière très spontanée à un groupe en or appelé « les adorées ». Les sujets ? Ce qui traverse simplement mon quotidien, mes réflexions, les actions qui me donnent le sentiment d’avancer, là où je tâtonne aussi, timide à la nouveauté (oui ça m’arrive). Ce canal m’a donné de la liberté car je ne me sentais pas obligée de parler d’Italie toutes les 3 secondes, je ne me sentais pas jugée car c’est vous qui décidiez d’aimer et rester. J’ai un gros gros soucis avec tout ce qui enferme, et là, je me suis sentie très à l’aise de faire les choses à mon rythme, sans aucune anticipation.
J’ai envie de developper ce format, en gardant surtout la même joie, sans aucun objectif à part celui de renouer encore plus fort avec ce qui m’anime : une écriture qui fait avancer, moi la première. Je lance donc une nouvelle chronique qui s’appelle BOBINE, tirer le fil de soi.
- Un fil de réflexion que l’on tire pour vraiment comprendre ce qui nous anime;
- Un fil que l’on tient bien fort pour être connectée à ses envies légères comme profondes;
- Un fil que l’on peut remonter, comme une direction, celle qui nous rapproche de notre essence, de notre enfant intérieur (le fameux), de notre vérité initiale.
J’avais eu l’image de cette bobine il y a 2 ans quand nous travaillions sur le nouveau site avec Emilie, et voilà qu’elle me sert officiellement aujourd’hui. Je kiffe ce titre et rien ne me met plus en joie qu’un copywriting cohérent. Il m’en faut peu.
Je ne garantis pas de rythme de publication mais sachez que 2025 ne contient pour l’instant aucun projet à part celui-ci + finir mon livre et trouver un éditeur. Vous allez me dire, Alice c’est déjà ambitieux. ALL RIGHT c’est vrai.
(en plus je vous mens littéralement vu que j’ai déjà une mission Gallimard signée pour un guide « Venise en famille » + des petites collabs avec des marques canons. Bref, pour la sincérité, passez votre chemin, c’est plus ce que c’était).
Je prépare 2025 en sous-marin depuis déjà quelques mois. Une « pause » ça se réfléchit, ça s’anticipe, ça se rêve aussi.
J’ai profondément besoin d’un autre rythme et de m’extirper de la dynamique infernale que je me suis imposée (pour la plupart du temps, avec grande joie) ces dernière années. Mais parlons de choses gaies pour démarrer et partons d’une constatation qui m’est apparue comme fondamentale pour m’aider à fermer un chapitre et en ouvrir un autre : durant la dernière décennie, j’ai vraiment l’impression d’avoir vécu mes rêves.
J’ai monté une entreprise, j’ai employé une équipe, j’ai eu un bras droit, mon Emilie adorée, qui était comme mon double, j’ai eu un bureau trop beau, j’ai développé plein de produits avec des artisans, j’ai créé un calendrier éditorial travaillé 3 mois à l’avance, j’ai monté 32 fugues et accueilli plus de 300 fugueuses avec lesquelles j’ai eu des relations qui redonnent foi en l’humanité, j’ai travaillé avec LVMH et Pitti Immagine, j’ai eu un portrait dans M Le monde et des reportages dans plein de magazines.
Je ne vous l’écris pas pour m’envoyer des fleurs, mais pour partager la gratitude infinie que je ressens envers cette période de ma vie. J’ai la sensation d’avoir réalisé ces rêves en ne m’étant posé aucune limite, à part celle de mon imagination. C’est un sentiment puissant que celui de regarder un peu en arrière et d’être capable de sourire devant le travail accompli. Mais voilà. C’est finito.
10 ans c’est terriblement court et terriblement long (la phrase la plus con que j’ai sûrement jamais écrite. N’empêche c’est vrai). Une décennie à déployer une énergie qui semblait ne pas avoir de fin, une décennie où rien ne semblait pouvoir m’arrêter. Sauf que…
Un proche malade, une nouvelle dynamique de famille à appréhender, un lieu de coeur à quitter, des grossesses qui malmènent, des personnes à remettre à leurs justes places.
Aujourd’hui je sais que j’ai soulevé des montagnes pendant des années sans sentir la difficulté, car mon cœur était aussi trop fragile pour traiter ces informations personnelles qui se jouaient en parallèle.
Compartimenter,
laisser de côté le perso,
se concentrer sur ce que l’on maîtrise,
être très intéressée surtout par les problèmes des autres,
Travailler, travailler, travailler.
Or on sait très bien que laisser moisir les sujets sous le tapis n’a jamais aidé à avancer, encore moins à grandir.
Beaucoup de colère et de tristesse qui ont fait un boulot en douce pour tapisser le terrain, pour mieux m’exploser au nez quand la jauge à émotions fut enfin trop pleine. Voir l’article le plus déprimant jamais écrit « quand la joie s’en va ».
J’ai mis presque 2 ans à « traiter » ça, à comprendre, à aller mieux. J’ai de nouveau une belle énergie depuis quelques mois mais je sens qu’elle est fragile et que surtout, elle ne fonctionne plus avec le même combustible. Depuis que j’ai publié ce fameux article de la dép’ il s’est d’ailleurs passé deux choses importantes : j’ai eu 40 ans et j’ai perdu mon père.
Les 40 ans m’ont fait beaucoup de bien. D’abord parce que j’ai reçu beaucoup mais alors beaucoup d’amour. J’ai fêté ça dignement avec des gens qui n’ont pas besoin que je sois maître du monde pour m’aimer et ça, ça remet aussi les pendules à l’heure. Puis 40 ans m’a fait l’effet d’avoir encore beaucouppppp de temps devant moi. Je veux dire que je pourrais démarrer des études de médecine, choisir de devenir dentiste et ouvrir un cabinet pendant un sacré bout de temps (n’y voyez rien de condescendant les dentistes, j’adore le mien).
J’ai perdu mon père en novembre après une maladie sournoise qui m’encourage (encore plus) à prendre soin de moi pour avoir la chance de vieillir sereinement (coucou, on fait attention à son corps mais aussi à son cerveau, OK ?). Je pense que le bien-être à 60 ans se travaille NOW à 40. J’ai profondément besoin de ralentir pour faire mon deuil, j’ai profondément envie de mieux aimer les miens, ceux qui sont encore là et bien là, et méritent toute mon attention (bonjour la pré-adolescence qui me pendouille au nez chez les kids, by the way).
Nous y voilà, la nouvelle vie est donc lancée les adorées (OUI c’est clairement votre petit nom aussi car je sais que les lectrices d’Instagram seront les premières à m’encourager ici). Elle ira où elle doit me mener, avec le plus de douceur, de confiance et de bienveillance possible. Je pense qu’un jour je vous écrirai un article sur cette mécanique du changement. Comment on le sent venir (les biais par lequel il s’exprime, ça peut être chouette comme atroce), ce qu’il nous oblige à faire (des choix qui peuvent sembler totalement aberrants au démarrage, comme faire une pause dans les fugues alors que le projet est génial, me retrouver à nouveau seule au quotidien après avoir tout fait pour créer une équipe), ce qu’il permet d’obtenir in fine (un sentiment de liberté, un ancrage solide, une connaissance de soi, etc). Bref, cette idée du changement me passionne, tout comme l’énergie qui l’accompagne (TOUT est une question d’énergie, elle doit être nourrie + circuler correctement; on s’en reparle aussi).
Comme le répète ma fille Bianca, ce petit maître Yoda du quotidien, « Pas de panique Monique ».
J’espère que cette chronique vous fera du bien autant qu’à moi et qu’elle vous encouragera à vous poser des questions ou à soulever le fameux tapis. D’ailleurs pour chaque article, je me permettrai de partager des questions qui m’ont faites avancer personnellement (c’est une suggestion, rien d’obligatoire, mais j’aime bien l’idée de l’article qui se transforme sournoisement en travaux pratiques. I AM EVIL). Je trouve que n’est rien plus puissant qu’une bonne question pour avancer dans sa tête à petits pas. Aussi partager des ressources quand elles me sembleront pertinentes.
N’hésitez pas à vous abonner à mon canal de diffusion, j’y posterai les coulisses de cette chronique, notamment des photos si j’en ai, et je vous demanderai souvent votre avis pour les contenus que vous avez envie que je développe.
Je vous embrasse et vous remercie encore pour votre fidélité toutes ces années. With much (much) love,
Alice
MES QUESTIONS
- LE MOT CLE. Une affirmation plus qu’une question, venant de ma très bonne amie Cécile il y a peut être 2 ans et demi « Alice j’aimerais tellement te voir sereine ». L’electrochoc. J’étais au summum de ma phase « Queen of the world » au travail et franchement le concept de sérénité n’avait aucune place dans mon quotidien et mon bien-être. C’est désormais mon objectif suprême avec une visualisation très forte de ce qu’elle représente et m’apporte. Y a t’il du coup un mot qui vous paraisse très tentant dans le concept, mais duquel vous vous sentez éloigné ? Peut être un mot que vous ne vous autorisez pas ? (par exemple moi la sérénité, c’est un concept qui ne me représente pas forcement en premier lieu et qui pourrait même me faire très peur de par son inaction en apparence).
- APPEL À UN AMI. J’ai eu tendance à beaucoup m’isoler et à trop être à l’intérieur de moi-même pendant ces 2 années compliquées. Du coup une simple question pourrait-être « à qui ai-je parlé aujourd’hui / cette semaine, même 5 minutes ? ». Quand on a tendance à beaucoup écouter les autres, on a parfois peur de les ennuyer ou de les surprendre avec « nos problèmes ». Personnellement j’avais peut-être oublié que mes ami(e)s m’aimaient simplement beaucoup et qu’ils étaient très disponibles pour moi aussi. Une note vocale à ma cops Clementine, un coeur envoyé sur whatsapp à Mina, et c’est parti.
MES RESSOURCES
- L’APP. Dans une phase de mal-être profond, j’avais une APP « DAYLIO moodtracker » gratuite sur mon telephone qui recensait toutes les actions qui pouvaient me faire du bien (marcher / sport / dessiner / me cuisiner des legumes / jouer avec mes enfants / planifier une fugue / voir une expo… ). Elle me permettait d’avoir un truc très bête auquel me referer pour aller chercher une idée d’activité qui me fasse un calin au moral. C’est aussi l’idée des petits pas, des petites actions, qui finissent par faire avancer la machine.
- LE PODCAST. Le podcast de Jay Shetty (ancien moine indien reconverti dans le développement personnel) est peut-être celui auquel je suis la plus fidèle. Pourtant sur le papier, je déteste le développement personnel (un comble vous me direz), mais j’adore son approche à lui empreinte d’une forte spiritualité et la simplicité, la justesse des concepts. Certains épisodes ont vraiment été un déclic, bien souvent avec une seule phrase du podcast qui me faisait revoir une idée pré-conçue. Je me rappelle un intervenant qui s’était réveillé d’une crise existentielle en se rendant compte qu’il était les 3D (Doubtful + Delusional + Descourage donc dans le doute, un peu délirant, totalement découragé). BANCO, ces 3 adjectifs étaient également ce qui me caractérisaient, je me suis vraiment bougée les fesses après cette prise de conscience.
- LE COMPTE IG. J’adore tout ce que propose Louise de Maison Loüno. Un compte où aller piocher des idées de rituels à tester à son quotidien, des tips bien-être tout à fait faisables pour nous le commun des mortels. On y trouve aussi de belles explications sur les bienfaits du journaling, c’est à dire de l’outils d’écriture pour « déposer » par écrit, ce qui alourdit peut-être la tête et souvent le coeur. Je trouve que Louise déploie sa plateforme avec une grande générosité (beaucoup de contenus gratuits d’excellentes qualités) et je suis sûre que ces offres payantes sont du même niveau. Rigolo, elle est diplomée de l’école de coaching de Jay Shetty dont je vous parlais en point 2 !
Par Ali
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