Le journal de bord d'Ali di Firenze
DOLCE VITA, Un nouveau bureau
Voilà, ça y est. Après 6 années de travail à la maison, au milieu des déménagements (2), des nouveaux-nés (2 également), des ouvriers et des baby-sitters, me voilà à l’aube d’un changement de quotidien drastique. Nous avons pris un bureau hors de la maison.
En octobre, je reviens d’un rendez-vous avec Émilie dans Florence et nous nous arrêtons en double file à Porta Romana pour aller à la pharmacie. En remontant dans la voiture, Émilie me dit « regarde, il y a un bureau à louer ». Je tire le frein à main et saute de la voiture. Elle n’a même pas le temps de vraiment finir sa phrase.
Pour tout vous dire, avec Tendre époux, nous avions commencé à échafauder des plans sur la comète pour transformer la cabane au fond du jardin en bureau. Tous ces plans se sont évaporés à la seconde où j’ai mis un pied spontané dans ce bureau de Porta Romana, à 4 minutes de la maison en voiture et au milieu de mes commerçants adorés. Pas de retour possible. Dans ma tête, j’étais partie.
En visitant cet espace un peu loft, j’ai été assaillie par de nouvelles images. Sortir physiquement de chez moi tous les matins, prendre un cappuccino parfait chez Gualtieri, pouvoir passer à la pharmacie sur ma pause de midi, me faire épiler (!), acheter des radis chez Gianfranco et Silvana mes maraîchers ; tous ces moments du quotidien que je peine à caser car je refuse toujours de manger mon temps de travail. Mon souci, c’est que même si mon projet devrait me permettre une immense flexibilité, il ne le fait pas à cause de ma structure mentale qui m’oblige à être derrière l’ordi de 9 à 18h comme si je travaillais au Crédit Agricole. Oui je sais, ça n’a pas vraiment de sens et j’en souffre particulièrement ces derniers mois. Il me faut des respirations au quotidien et pas des grandes reprises de souffle quand je tire sur la corde et suis au bord de l’agonie (bonjour la métaphore respirationnelle). Je rêve pour 2021 de m’autoriser une vie qui me fait du bien au quotidien, aller déjeuner avec mon mari, voir une expo un vendredi après-midi parce que cela nourrit forcément tout ce que nous faisons à côté. J’ai besoin de recharger mes batteries de fatigue bien sûr, mais surtout créatives et me laisser aussi des plages horaires plus calmes pour aller voir ailleurs si j’y suis.
La quête du bureau a donc démarré un peu comme ça, maladroitement, sur un coup de tête mais avec cet instinct qui me disait que c’était le bon moment « pour moi ».
Le projet du bureau de Porta Romana n’a finalement pas abouti et Tendre époux s’est mis à chercher d’autres locaux avec cette idée d’une adresse proche de la maison et « qui vit ». Nous n’allions pas quitter ma colline parfaite et ses avantages pour aller nous mettre en solitaire sur la colline d’en face. Cela n’aurait pas eu de sens.
Un soir, il me présente ses trouvailles, une sélection de 3-4 adresses, toutes Oltrarno sur la rive gauche de Florence. Une adresse fait TILT, je l’ai visitée sans le savoir il y a un an.
Quand mon amie Betty Soldi a pris son bureau d’artiste dans un jardin privé (une ancienne limonaia – où l’on rangeait les agrumes l’hiver – qu’elle a totalement rénové), elle m’avait fait du pied en m’indiquant qu’il y avait un autre espace disponible au fond du jardin. Je l’avais visité sans me projeter aucunement car je n’avais ni le budget ni la condition mentale pour imaginer un tel saut. De plus, avant qu’elle ne trouve sa limonaia (quand Guillaume était encore là !), nous avions envisagé de prendre un bureau ensemble avec d’autres florentines de choc mais le projet ne s’était pas fait. J’avais été déçue mais cette envie d’un espace à moi s’était finalement concrétisé autrement : avec Guillaume nous étions passés d’une table de travail dans la salle de jeu des enfants à côté de la cuisine à ma dépendance. Une pièce collée à ma maison mais avec une porte d’entrée séparée.
L’indépendance. Enfin la possibilité de fermer la porte et d’être concentrée, hors du cadre familial (et cela même si j’entendais mes enfants pleurer ou rire depuis le bureau !)
La création d’un monde. Mon mari n’aime pas mon tableau adoré trouvé aux puces ? Que faire des livres de voyage que j’ai écrit ? Où mettre les packagings, magazines, que je conserve pour inspiration ? Voilà. Ils avaient enfin leur place dans mon bureau. Mon espace rien qu’à moi.
Fermer une porte, en ouvrir une autre. D’une manière ou d’une autre, en cloisonnant mieux la sphère pro et perso, il y avait aussi une redéfinition des plages de travail, et j’ai commencé à travailler de moins en moins le weekend, l’ordinateur n’étant plus autant à portée de main.
Prendre un nouveau lieu, qui plus est, vide (!) pour y installer Ali di Firenze, c’est aussi ça = concrétiser encore et différemment une vision, dire quelque chose de ce que j’ai envie de partager avec mes collaboratrices, y mettre de l’énergie, de l’amour, de la joie, de l’excitation, des coups de panique et des éclats de rire. Y mettre la vie et continuer à avancer, à mon rythme. C’est aussi réintégrer Florence, la rive de l’artisanat, pouvoir passer saluer Dimitri Villoresi, imaginer des céramiques pour notre eshop avec une boutique que l’on adore, manger une salade parfaite chez Miranda, prendre des photos des ruelles pour partager avec vous l’esprit du quartier de Santo Spirito.
J’ai pu participer à un lunch boost il y a peu chez Catch Thinking avec Catherine, qui m’a invitée pour parler du développement de mon projet. J’ai aimé qu’elle souligne vraiment un point qui est clé pour moi, à savoir respecter mon rythme personnel (avec ce bureau c’est clairement le cas, enfin le moment qui sonne juste), avancer par étapes qui me permettent de dormir la nuit, de me sentir sereine et bien alignée avec mes choix. Je ne vis pas « un succès », je vis une progression professionnelle lente mais qui va dans le bon sens, et qui me semble être totalement liée à qui je suis et à qui j’accepte d’être, enfin. Une femme qui crée une entreprise qui lui ressemble, et prend un bureau, qui a peur toujours mais qui y va, portée par les gens qui travaillent avec elles, et aussi (surtout !) par vous.
Je travaille sur un moodboard bureau, je vous le montre bientôt ?
Baci,
Alice
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Par Ali
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