Artisanat italien
INTERVIEW Michele Bonän, Interior Designer et architecte
Hurlement de joie quand j’ai eu la réponse à ma demande d’interview … Michele Bonän, architecte florentin superstar en toscane et dans le monde entier, m’invitait à passer une heure dans son studio, sur les bords de l’arno.
Père du design de plus de la moitié des restaurants et hôtels qui comptent à Florence (JK Place à Santa Maria Novella, Restaurant Borgo San Jacopo, Lungarno Hotel, Gallery art hotel, Continentale …), architecte oeuvrant avec talent à Miami, NY ou Dubaï, créateur et visionnaire grâce au lancement de sa marque de luminaire éponyme; il Signore Bonan a été touché par la fée du style. Il nous dévoile ici sa vision du métier et les raisons pour lesquelles il ne quittera jamais Florence, sa ville de cœur.
Vous semblez incroyablement lié à Florence. Pourquoi cet attachement à la ville ?
Pour moi, Florence représente un bouillonnement d’idées, c’est une ville d’histoire et elle contient une forme de vérité que je ne retrouve pas ailleurs. Se balader dans les ruelles, avoir à disposition les meilleurs artisans, le milieu de la mode, c’est également les avantages d’une ville et les bienfaits de la campagne…en même temps. Je ne pourrai jamais y renoncer car tout cela contribue à la qualité de mon travail.
Comment fonctionne votre processus de création pour un nouveau projet?
J’ai besoin de comprendre la personnalité du lieu, d’en capter la nature profonde et d’y trouver une certaine… vérité disons. La toute première visite est un moment particulier, je cherche à faire une radiographie de l’espace, d’y comprendre toute sa singularité et d’envisager déjà comment faire émerger sa personnalité en magnifiant ses défauts. C’est un peu comme une femme qui ne se trouverait pas belle et dont l’artiste saurait utiliser les imperfections pour en faire ressortir sa beauté.
Un autre élément très important pour moi, c’est l’histoire. On a besoin de connaître l’histoire, de comprendre les racines, même pour dessiner des lignes très simples … toujours et encore la quête de vérité et de sens !
Le matériel que vous aimez travailler ?
Toutes les matières naturelles : bois, marbre, peaux.
Une couleur ?
Indiscutablement le bleu, j’en mets partout. C’est aussi le prénom d’un de mes 3 enfants (Blu, Sky et Kim).
J’ai remarqué que le noir était aussi très présent dans vos réalisations. Surtout dans les petits espaces ?
Le noir crée la théâtralité. Comme le blanc, c’est une couleur neutre qui sait mettre en relief certains objets comme par exemple une statue en bois.
L’élément design le plus important pour penser une pièce ?
La lumière. Il y a une anecdote que j’aime beaucoup concernant Marlene Dietrich : on dit qu’avant de rentrer dans n’importe quel hôtel, elle faisait faire une inspection à un assistant lumière pour pouvoir anticiper son reflet dans le miroir et agir en conséquence.
Une marque de luminaire que vous utilisez et souhaitez nous conseiller ?
Estro. Ils éditent également les modèles de ma marque (je suis méga fan du modèle Juliette en taille géante que vous retrouvez dans la photo de l’hôtel JK Place à Capri!).
Je sais que vous n’aimez pas définir « votre » style…
Je préfère en effet être un créateur DE style. Je suis diplômé en architecture mais je suis surtout fasciné par le beau.
Avez-vous des personnalités dont le style vous inspire ?
Le duc de Windsor ou Hubert de Givenchy sont des personnalités qui m’inspirent et auxquelles je suis très attaché. J’aime leur cohérence, dans leur vie, leurs choix, dans leur collection. C’est ce fil rouge qui m’aide dans les moments de doute, ils me permettent de me rattacher toujours à l’essentiel.
Parlez nous de l’hôtel JK Place de Rome qui vient tout juste d’ouvrir ses portes ! Quel était votre brief ?
Après celui de Capri et de Florence, le JK de Rome était encore une nouvelle étape, une autre idée. J’ai eu en tête un univers plus masculin, inspiré du film a Single Man de Tom Ford, mais aussi de Marcello Mastroianni, un mix éclectique des années 60 et de la Dolce Vita.
En parlant d’hôtel, Florence a vécu une véritable transformation coté fréquentation par les locaux ?
C’est vrai. Les florentins n’avaient pas pour habitude de fréquenter les hôtels. Le Gallery Art Hotel a été le premier hôtel Design en Italie, il a ouvert ses portes aux artistes… et donc aux florentins. Les hôtels de Florence, comme la terrasse du Continentale sont maintenant appréciés autant par les touristes que par les locaux.
Le mot de la fin pour les lecteurs francophones qui nous lisent : de la France vous aimez quoi ?
Le design des années 30, 40, 50 et le marché aux puces de Clignancourt.
Grazie Signore Bonän !
PS : info hyper confidentielle pour les sudistes qui me lisent, j’ai cru comprendre qu’il y avait un chantier en cours à la villa Eiffel à Beaulieu… affaire à suivre.
PS2 : je vous prépare un parcours sur mesure de Michele Bonän à Florence !
d’autres interview de florentins ici.
Par Ali
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