Dolce Vita

DOLCE VITA, la fugue

Aujourd’hui je fais une fugue. Je pars toute seule. Je quitte mon cocon florentin pour 3 jours à moi, rien qu’à moi dans la lagune vénitienne.

Le choix du lieu n’est pas anodin, j’ai déjà fugué à Venise il y a 3 ans, Leone avait seulement quelques mois. J’avais trouvé terrorisant les premiers mois avec lui, la capacité d’un si petit être à prendre toute la place. Je n’existais plus. Cette fugue de 4 jours (associée à mon besoin d’aller à Venise pour écrire un guide), avait été salvatrice. J’avais marché 20 kilomètres par jour, d’un coup mon corps redevenait léger après la grossesse et l’accouchement terrible, ma tête était remplie de nouvelles images, nouvelles sensations. J’étais comme neuve en rentrant. D’attaque pour créer un livre et un eshop en 45 jours.

C’est cette légèreté que je pars chercher de nouveau à Venise.

Les derniers mois à Florence ont été compliqués. Il y a les travaux de cette maison merveilleuse qui prennent beaucoup de temps. Un chantier monstrueux, bien plus important que ce que j’avais imaginé. Et je n’étais pas prête psychologiquement à me faire grignoter une à une les dernières heures d’indépendance que deux enfants en bas âge me laissaient. Ajoutez à cela, les grandes vacances soit 60 jours de babysitting intensif, et ma santé mentale est en danger. J’ai beau vivre une vie parfaite sur le papier, le poids du quotidien me rattrape et je prends la mesure de la fameuse « charge mentale », comme toutes les mères du monde entier. Il faut dire que d’un côté je cherche plus de liberté, mais de l’autre, je refuse que quelqu’un s’occupe de mes enfants à ma place. Je ne suis plus à une contradiction près. J’ai attendu … et je suis arrivée à un point en septembre ou je ne dormais plus, j’avais du mal à m’occuper de mes enfants, je ne parlais plus à mon mari. Boutique fermée. Rideau.

Je vais déjà mieux car j’ai conscience qu’il faut que je change certaines choses et je commence à agir pour activer ces changements. J’ai pris un coworking pour sortir de chez moi, la rentrée des enfants est désormais chose faite. Mais j’ai besoin d’un break, d’une coupure nette pour repartir. Pas besoin de partir escalader l’Everest pendant 1 mois, il suffit juste d’une respiration. Et Venise a cette capacité à me transporter, c’est une ville de coeur que j’ai choisi pour moi et qui m’accompagne depuis 4 ans. Je l’ai vécue à toutes les saisons, et si on sait sortir des sentiers battus, elle vous tire une larme à chaque découverte. Je n’ai qu’une seule hâte, sortir du train et  me retrouver nez-à-nez avec le Grand Canal. Une claque à chaque fois.

Et puis j’ai besoin de me poser pour mieux réfléchir et faire un point sur toutes mes activités. Je remets tout en question, tout le temps, j’en ai besoin pour avancer, me challenger.

  • Le blog n’en est pas un, je le vois de plus en plus comme un magazine en ligne. Pour concrétiser cette vision, il faudrait que je revois toute la plateforme.
  • J’ai arrêté certaines activités cette année (évènement, e-commerce) pour me concentrer sur d’autres notamment les vidéos. Je l’ai fait par manque de temps, à cause d’une logistique foireuse mais aussi comme si il fallait choisir, impérativement une seule étiquette. Or j’aimerais me laisser la possibilité d’être toutes ces choses à la fois, car c’est dans le multi-casquette que je pense être la plus créative. Vous envoyer chez vous des produits italiens canons qui vous font sourire à l’ouverture du paquet, voir dans les yeux d’un fiancé que la demande en mariage a été parfaite, vous faire poiler le dimanche soir avec Dolce Follia, et continuer d’écrire pour Gallimard.
  • Et puis il y a toutes les idées qui mijotent, ce livre que je n’arrive pas à écrire, des rencontres à Paris et à Florence.

Une seule vidéo Dolce Follia en 3 mois, ça aussi ça me rend dingue !! Parce qu’il est compliqué de trouver un canal de communication qui fonctionne vraiment, qui soit différent, unique, et qui retranscrit assez bien qui je suis. Quand on m’oblige à couper ce canal pour cause de travaux de plomberie/marteau piqueur /montage placard, je comprends mais cela ne m’empêche pas de le vivre très mal. Je deviens frustrée et c’est pas beau à regarder.

Mais pour faire tout ça, j’ai besoin d’être moi-même, d’être en phase avec qui je suis. Et j’ai ce défaut terrible de me fondre dans mon environnement comme un caméléon, de dire oui oui pour faciliter le quotidien de ceux qui m’entourent, et d’oublier ma petite personne. Alors je vais aller faire du kayak à Venise, faire 10 musées, écrire pour moi. Puis je vais planifier une année qui se goupille bien pour mes enfants, ils restent la priorité, mais aussi me fixer des objectifs professionnels et personnels. Je rêve d’une retraite de yoga avec Shari sur la côte Amalfitaine depuis 4 ans, il est peut être temps de booker des billets. Qui vient avec moi ?

Enfin, je me rends compte que ça fait des mois que je me plains, en sentant un malaise monté mais sans vraiment prendre le taureau par les cornes. Je peux toujours me trouver des excuses, mais personne ne m’extirpera de mon sable-mouvant à ma place. Les plus belles choses arrivent toujours quand je prends mon courage à deux mains (voir ICI, ICI !) et accepte de montrer mes fragilités.

Il est grand temps que je repasse en mode Power Rangers. Je pars me ressourcer et je reviens. Vite.

Baci,

Ali

PS : si vous aussi, vous avez fugué, échappé à votre vie pendant 1 journée, 1 semaine ou 1 mois, n’hésitez pas à m’écrire en commentaire ou en perso sur [email protected]

PS 2 : je compte partager ma virée en kayak sur Instagram, suivez moi sur IG !

Par Ali

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