Conseils pour votre voyage en Italie

Le voyage italien de demain, vivre et travailler avec les locaux

Pour ce nouveau chapitre de notre série d’articles “Le voyage italien de demain”, je partage avec vous une partie de mon histoire avec l’Italie. Il y a presque 3 ans, j’ai laissé ma Belgique (adorée), mes proches, ma jolie maison et mon travail pour m’offrir un cadeau dont j’avais envie depuis bien longtemps: un très long voyage en Italie (5 mois très exactement). Dès que j’ai commencé à dessiner les contours de cette aventure, il était clair pour moi que je ne voulais pas simplement faire du tourisme pendant 5 mois. J’avais déjà 30 ans de vacances en Italie à mon actif, je n’avais pas envie de partir en vacances. Je souhaitais mieux connaître, mieux ressentir et surtout mieux comprendre pourquoi ce pays m’attirait comme un aimant depuis toujours. Et puis, inconsciemment, je pense que je voulais créer du lien. 

Après m’être renseignée et avoir réfléchi, j’ai décidé de rythmer mon voyage à travers la botte d’expériences de volontariat. Une manière de voyager de plus en plus répandue qui se base en quelque sorte sur le concept du troc: il s’agit d’échanger quelques heures de travail par jour contre le logement, le couvert et l’assurance de vivre la vie des locaux. J’ai tour-à-tour passé 1 mois dans une ferme familiale en Ombrie, 3 semaines dans un lieu de retraite pratiquant l’auto-suffisance dans le Latium et 2 semaines dans un B&B biologique au pied de l’Etna en Sicile. Si vous faites vos maths, cela représentait donc la moitié de mon voyage. J’ai donc fait des recherches sur 3 plateformes permettant d’organiser ce type d’échanges entre particuliers: Wwoof, Workaway et HelpX

 

La première est totalement dédiée aux exploitations agricoles biologiques, tandis que les 2 autres sont ouvertes à toutes sortes de profils et de besoins. Il est autant possible de faire du travail manuel et agricole que de donner des cours de langue aux membres d’une même famille, d’aller réaliser une fresque dans un centre pour jeunes ou encore d’aider une personne avec son site internet ! J’ai choisi pour ma part un mix entre du travail manuel à la ferme (une nouveauté pour moi) et une aide ponctuelle avec les blogs, sites internet et réseaux sociaux, en lien avec mes compétences. Mes 3 expériences ont été très différentes, mais ont eu 1 point commun: elles ont toutes créé du lien, favorisé le partage et l’échange.

TESTER UN AUTRE MODE DE VIE

J’ai fait des études dites intellectuelles et n’avais jamais vraiment expérimenté le travail physique avant ce voyage en Italie. M’occuper d’un potager, embouteiller le vin et l’huile d’olive, préparer la passata pour l’hiver, nourrir les animaux de la ferme, j’ai passé la majorité de mon temps à l’extérieur, debout et le corps en action. Cela changeait du tout au tout avec mon travail de bureau majoritairement sédentaire lorsque j’étais chargée de communication. 

 

Au début, après 5h à travailler dehors, j’étais épuisée mais je me sentais bien. Puis, je me suis habituée. Si je n’ai pas (encore?) eu cette révélation qui pousse certains à se réorienter totalement et à finir en pleine campagne à élever des chèvres, cela a clairement orienté mon choix de vivre dans la nature, au grand air, lorsque j’ai emménagé en Italie en 2019. Peu de gens ont compris pourquoi j’ai choisi les collines du Chianti plutôt qu’une vie trépidante au centre de Florence… Moi je sais pourquoi: j’y trouve le calme, la sérénité et la respiration dont j’ai besoin.

FAIRE DES DÉCOUVERTES INÉDITES 

Chacune de ces expériences de volontariat m’a permis de découvrir l’Italie comme je n’aurais jamais pu le faire en étant “simple” touriste. Anne, ma première hôte en Ombrie, est guide touristique à Assise depuis 40 ans. Autant dire qu’elle m’a fait connaître des pépites insoupçonnées et puis, surtout, elle m’a emmenée chez tous ses amis, agriculteurs, artisans céramistes, spécialistes en vin et j’en passe. Autant j’étais épuisée à la fin de mes journées de travail chez elle, autant elle me l’a rendu au centuple en m’ouvrant des portes que je n’aurais jamais pu ouvrir de moi-même. L’Ombrie n’a (presque) plus de secret pour moi.

 

Ma seconde expérience dans le Latium m’a fait découvrir une partie de l’Italie à l’époque totalement inconnue pour moi (et pour beaucoup d’entre nous, je pense). La jolie ville de Sora, où est né Vittorio de Sica, les fêtes folkloriques des villages environnants, le minuscule lac -gelé mais- enchanteur de Posta Fibreno ou encore le charmant bourg d’Isola del Liri avec sa cascade naturelle en plein centre. On a tendance à résumer le Latium à Rome et la côte, mais il y a tellement de lieux encore très préservés à découvrir dans cette région.

 

Quant à mon volontariat près de l’Etna, il s’est achevé sur un week-end en pleine montagne dans une ferme appartenant à la maman de mon hôte Paolo. Quand je dis pleine montagne, je ne mens pas, le dernier signe de vie (comprendre un minuscule village où il y a uniquement un boulanger et un boucher) se trouve à 40 minutes d’une route de pierre et de terre en serpentins… je n’aurais jamais pu connaître ni atteindre ce lieu magique de moi-même. J’y ai passé un week-end enchanté à marcher, cueillir des noisettes et jouer aux cartes au coin du feu avec nonna Teresa.

CHANGER DE RÔLE

Une autre chose qui m’a fortement attirée dans ces expériences de volontariat, c’était de pouvoir sortir du “personnage” que je m’étais créé et qui me définissait à un moment donné de ma vie, dans un microcosme bien précis. En Belgique, que ce soit dans la vie pro ou perso, j’étais le type de personne “locomotive”, toujours en action, toujours à prendre les choses en main, à insuffler l’énergie au groupe, à anticiper les besoins de tous. Lors de l’expérience dans le Latium où nous étions plusieurs volontaires, j’ai eu la possibilité de me mettre en retrait et de me laisser porter par l’énergie des autres. C’était hyper intéressant pour moi de voir que je pouvais être quelqu’un d’autre, me comporter autrement. Je trouve si important de se donner l’occasion d’ouvrir les perspectives et de repenser le champ de ses possibles! 

LES VRAIES RENCONTRES

Anne, Pino, leur famille et leurs amis en Ombrie, Giuseppe dans le Latium, Paolo, Alice, Teresa et Grazia en Sicile… La quasi-totalité des rencontres faites lors de ces séjours ont compté et comptent encore pour moi. Lorsqu’on fait une expérience de volontariat de ce type, basée sur l’échange et le partage, on a de grandes chances de tomber sur des personnes ouvertes d’esprit, intéressées et intéressantes. Ça a été le cas me concernant, dans les 3 lieux où j’ai séjourné. J’ai l’impression d’avoir 2 nouvelles familles en Ombrie et en Sicile et pour ce qui est du Latium, l’expérience est plus mitigée mais je n’oublierai jamais les 3 semaines passées avec Giuseppe, son art de vivre et de travailler, durement mais toujours avec beaucoup de plaisir.

 

Chacun, à sa façon, m’a appris, m’a transmis quelque chose. Et tous avaient en commun une fierté et une passion pour leur pays: sa terre, sa culture, son identité. Ces expériences sont clairement ce qui m’a poussé à venir m’installer en Italie un an après mon retour en Belgique. Encore plus que les paysages, les moments italiens et ce peuple me manquaient.

Alors, attention, faire du volontariat n’a rien à voir avec des vacances. Certes, les horaires sont réduits (4-5h par jour, 5jours/semaine), mais si votre besoin profond est de vous reposer, surtout physiquement, le volontariat n’est pas ce qu’il vous faut. Si vous avez par contre envie de changer de cadre, de rôle ou même de vie pour un moment, foncez! C’est une autre manière de voyager, de se ressourcer.

 

Si vous êtes tenté.e par l’expérience, vous pouvez vous faire une idée en consultant les 3 sites que je vous ai conseillé au début de l’article. Il est nécessaire de payer une cotisation pour contacter les hôtes et programmer un échange, mais la consultation des offres est gratuite et vous permet de voir si un de ces volontariats pourrait vous convenir. C’est un premier pas avant de, peut-être, vous jeter à l’eau.

 

Dans notre interview sur le Molise, Andrea Rossi dit que le voyage, tel qu’il l’imagine, “nous transforme, nous fait grandir”. Je crois pouvoir dire que j’ai expérimenté ce type de voyage.

 

A très vite pour notre dernier article de la série “Le voyage italien de demain”.

 

Baci,

Emilie

 

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Par Emilie Nahon

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